Crash Canadair en Corse: erreur pilotage et choc exclus (enquête provisoire)
- publié le 28/02/2006
BASTIA, 28 fév 2006 (AFP) - L'accident du Canadair qui a coûté la vie à deux pilotes le 1er août en Corse n'est pas dû à un choc avec le relief ni à une erreur de pilotage, selon les conclusions "non définitives" de l'enquête des experts, a indiqué mardi le procureur de la République de Bastia.
Les premières investigations démontrent en revanche que l'appareil est entré dans une colonne d'air chaud intense et compacte, phénomène naturel "assez rare", mais reste à savoir pourquoi il n'y a pas résisté, sa carlingue se brisant en vol, a expliqué à l'AFP Jean-Jacques Fagni.
"Ce n'est pas une conclusion définitive mais une hypothèse particulièrement sérieuse mettant au jour un phénomène naturel assez rare, qui se produit généralement au-dessus des feux de forêt particulièrement intenses, une colonne d'air chaud ascendante et compacte", selon le magistrat.
"Le noeud du problème consiste à déterminer les conséquences de ce phénomène naturel exceptionnel sur la superstructure de l'appareil, pour savoir si ses données techniques font qu'il aurait dû résister ou, justement, s'il n'a pas résisté parce qu'il n'était pas suffisamment solide", a estimé le procureur.
Ces premiers éléments doivent être validés par un complément d'expertise confié à deux experts internationaux, un français et un suédois, a expliqué M.Fagni qui a rendu public les résultats de l'enquête dans une interview au quotidien Corse-Matin de mardi.
Les conclusions définitives devraient arriver avant l'été, a-t-il dit.
Les premières investigations ont été menées conjointement par le Bureau d'Etudes Accidents Défense (BEAD) et le Centre d'Essais Aéronautique de Toulouse (CEAT), deux organismes dépendant du ministère de la Défense, puis analysées par l'expert judiciaire indépendant mandaté par M. Fagni. Car, parallèlement à l'enquête administrative, une enquête judiciaire confiée à un juge d'instruction de Bastia est en cours.
"Le constructeur du Canadair, (le canadien) Bombardier, réfute ces premières conclusions et maintient que son appareil est conçu pour résister à tout sauf à un choc avec le relief, hypothèse qu'il privilégie", a expliqué M. Fagni.
Mais, en l'état des investigations "aucun élément de permet de démontrer un choc avec le relief, donc une faute de pilotage", a répété le magistrat.
L'accident du Pélican 36, au-dessus d'un feu de forêt près de Calvi (Haute-Corse), avait coûté la vie à deux pilotes chevronnés, Ludovic Piasentin, 49 ans, et Jean-Louis de Bénédict, 55 ans.
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